1).Père: Vladimir Iossifovitch Vildé, employé des chemins de fer,
dispacher, dans la station de Slavienka à proximité
de Saint-Pétersbourg. Lieu de naissance inconnu. Décédé
de maladie en 1913 à l'âge de 37 ans. Inhumé
dans le cimetière de Yastrebino (à côté
du village Bécéda, à 120 km à l'Ouest de Saint-Pétersbourg).
La sépulture du grand-père maternel de Boris Vildé se
trouve également dans ce cimetière. Voir par ailleurs la retranscription
de l'acte de baptême de Boris Vildé dans Archives Historiques
de Tartu en Estonie, sous les références 2100-1-18317. (Baptême
le 16 septembre 1911 à Petrograd - église du prince Mikhael
Tchernigof).
2).Mère:
Maria Vassilevna Vildé-Goloubeva. Née en 1885
à Yastrebino. Décédée à Riga en Lettonie
en 1971 à l'âge de 86 ans. Rissa, la sœur de Boris,
est également décédée
à Riga en 1967 après y avoir vécu modestement. La
maison d’habitation où ils vécurent à
Yastrebino jusqu'en 1919 appartenait à Michael Goloubev, frère
de Maria Vassilevna, qui l'avait reçue en héritage des grands-parents
maternels de Boris. Dans son livre publié en 1982 "L'Homme
du Musée de l'Homme" - Editions soviétiques - Moscou,
Raït Kovaleva écrit que cette "grande maison de 5 pièces
a été donnée" à Maria Vassilevna par
son frère après le décès de son mari.
3).Famille composée
de Maria Vassilievna Goloubeva-Vildé, mère de Boris et de
sa soeur Raïssa, ainsi que Michael Goloubev, frère de Maria
Vassilievna. A Tartu, en Estonie, ils vivront notamment 3 rue Leppikskaya,
appartement 5 ( dénommée maintenant rue LEPIKU tn).
4).Lors de sa visite à Paris
le 30 août 2001, le Président de la République d’Estonie
a déclaré
à propos de Boris Vildé : «Nous sommes également
fiers de l'Estonien Boris Vildé qui a offert à
la France le mot Résistance et qui a sacrifié
à la France sa propre vie».
Remarque: Né en Russie, de parents russes, ayant des grands-parents
maternels russes, il n’existe pas de preuve d’une éventuelle
naturalisation estonienne de Boris Vildé, même si sa présence
pendant plus de 10 ans en Estonie pouvait le laisser penser. Par ailleurs,
une supposée parenté a parfois été
évoquée avec l'écrivain estonien Edouard Wildé,
né en 1865 décédé en 1933 à Tallinn.
Cette supposition s’est fondée, outre l’homonymie de
nom, sur le fait que Boris Vildé
a traduit en Français tout ou partie d’un roman de cet écrivain
: «Casanova fait ses adieux».
Dans son ouvrage "L'Homme du Musée
de l'Homme" - Les Ecrivains soviétiques 1982 - Raït Kovaleva
fait état d'une note rédigée par B.V Plouganov, un
ami de la famille Vildé. Maria Vassilevna Goloubeva, mère
de Boris, lui aurait déclaré
: "La famille de mon mari était russe, de religion orthodoxe,
mais venant peut-être de Lituanie (avant notre mariage, il est s'est
rendu à Kaunas pour y chercher des documents). La mère de
mon mari parlait polonais".
5).Boris Vildé
ne maîtrise pas la langue française lors de son arrivée
en France. Voir lettre à sa mère le 8 juillet 1932 dans
laquelle il indique qu’il a appris
"un peu le français". Pour cette raison, par une petite
annonce, il contactera Irène Lot, bibliothécaire
à la Bibliothèque Nationale qui, se son côté,
recherchait un correspondant russe. Irène Lot, était la
fille de l’historien Ferdinand Lot et de Mirrha Borodina, cette
dernière, fille du célèbre botaniste russe Borodine.
Elle est décédée en 1987 et est inhumée à Fontenay-aux-Roses,
ville où
elle fut conseillère municipale de 1947 à 1953. Le couple vivait 53 rue Boucicaut - 92260
Fontenay-aux-Roses dans une belle demeure Louis XV, située dans
un parc, occupée par la famille Lot. Une rue de cette
localité ainsi qu'un parc portent le nom de Boris Vildé (voir délibération
du Conseil Municipal de Fontenay-aux-Rose le 14/11/1944 décidant
que la rue du Plessis-Piquet sera dorénavant dénommée
"Boris Vildé - Résistant fontenaysien").
6).D'après les
pièces de son procès, Boris Vildé a accompli son
service militaire d'octobre 1937 jusqu'à
juin 1938 dans un régiment d'artillerie à Chalon-sur-Marne
avec le grade de brigadier. En septembre 1939 il effectue une période
d'entraînement à Chartres avant d'être intégré dans
un détachement de défense aérienne.
7).En août
1937, depuis Tartu, il écrit à Paris afin d'organiser des échanges
d’objets avec le Musée de l’Homme. Les documents,
correspondances manuscrites et travaux de recherches de Boris Vildé se
trouvent dans les archives du Musée de l’Homme à Paris
sous les références : 2AP1C, 2AM1K, 2AP1C, 2AMI MIC.
Voir également les travaux très documentés de
Tatiana Benfoughal - Cahiers slaves n° 2 UFR d’Etudes slaves
de la Sorbonne.
8).En septembre 1940, Boris Vildé est scandalisé par le contenu du journal clandestin l'Humanité qui
présente l'Allemagne, la Russie et l'Italie comme les nouvelles "jeunes
nations". A la même époque, ce même journal du
PCF appelle les Français à refuser leur soutien au général
de Gaulle prétextant qu'il est "à la solde des Anglais".
9).Les 4 premiers numéros originaux du journal clandestin RESISTANCE sont archivés à la BNF (Bibliothèque François Mitterrand) à Paris - Réserve
des livres rares. RES-G-1470 (334). Un original portant le n° 2, daté
du 30 décembre 1940 se trouve en Russie dans le Musée Boris
Vildé à Yastrebino. Le premier numéro a été édité à 500
ou 600 exemplaires et a été essentiellement distribué
par voie postale dont les frais - 3000 francs - ont été
pris en charge par Boris Vildé. Le numéro daté
du 01/03/1941, qui semble être le dernier – numéro 4
ou numéro 5 – a été publié
sous la direction de Pierre Brossolette.
10).Les membres du Réseau du Musée de l'Homme ont été
trahis par Albert Gaveau, un Français infiltré
par la Gestapo dans le réseau. Ancien moniteur de vol
à voile, ouvrier mécanicien dans les usines Blériot,
il avait su gagner la confiance de Boris Vildé. Gaveau, né à Anger
le 26/09/1901 d’une mère de nationalité allemande,
domicilié à Paris, se réfugia en Allemagne au moment
de la Libération. Revenu peu après en France, il a été arrêté
en novembre 1945 dans un chantier de construction de Tournay (Orne)
où il s'était fait engager comme comptable. Il a été condamné le
05/11/1949, pour "intelligence avec l'ennemi", aux "travaux
forcés à
perpétuité" par la Cour de Justice de la Seine et écroué à la
maison centrale de Clairvaux le 23/11/1949. Par un décret du 23/11/1953,
cette peine a été commuée en 20 ans de travaux forcés.
Gaveau avait comme avocat J.L Tixier-Vignancour. Cependant, les premières arrestations de membres du réseau ont été effectuées
par la police française après dénonciation par deux
employés russes du Musée de l'Homme. Devant le juge d'instruction
près la Cours de justice du département de la Seine, Germaine
Tillion déposait :
-"D'autre part, deux employés
du Musée de l'Homme, tous deux d'origine russe, nommés Fedorovsky
et sa maîtresse la femme Erouchkovsky, connaissant d'une manière
très vague l'activité de résistance de Vildé et
de Léwitzky et d'Yvonne Oddon, avaient spontanément
été les dénoncer à la police. C'est
à la suite de la dénonciation de Fédorosky et Erouchkowky
que fut faite la première série d'arrestations du Musée
de l'Homme en février 1941. J'ai dit "arrestation" et non "inculpations"
car la plupart des gens arrêtés ce jour-là
furent relâchés et ceux qui furent maintenus en
état d'arrestation, Lewitzky et Yvonne Oddon, le furent grâce à la
suite de l'enquête dont tous les
éléments étaient fournis par Albert Gaveau".
11).Le manuscrit "Journal et lettres de prison" a été
récemment retrouvé et déposé depuis janvier
2007 à la Bibliothèque nationale –
site Richelieu, 58 rue de Richelieu 75002 Paris. (Département des
Manuscrits, site Richelieu. Cote référencée
"manuscrits français 28118"). Il a été
publié par les Editions ALLIA-16, rue Charlemagne-75004. Une édition
en langue russe a été publiée
à Moscou en 2006 par "Chemin Russe". Voir également
"Le Réseau du Musée de l'Homme" par Martin Blumenson édité en
1979 aux Editions du Seuil - 27 rue Jacob 75006 Paris.
12). Tribunal présidé par
le capitaine Ernst Roskothen. Le procureur Gottlob qui réclama la
peine de mort était un Français alsacien. Le texte du jugement
(en langue allemande et traduction en français) des 17 inculpés
prononcé
par le tribunal militaire allemand se trouve dans le dossier de la
procédure intentée après la Libération par la
Cour de Justice de la Seine contre Albert Gaveau. Voir Archives nationales
- 60 rue des Francs-Bourgeois -75003 Paris. Références : Z6
/ 810 dossier 5677. (Dossier accessible seulement sur dérogation).
13).Boris Vildé
et ses compagnons ont été inhumés au cimetière d’Ivry dans le Val de Marne (division 39,
ligne 4). D'après l'abbé Stok, cette inhumation eut lieu à cet endroit le jour même de leur exécution. A proximité, se trouvent les sépultures des fusillés du "Groupe
Manouchian".