L'ouverture du musée dans le village de Yastrebino, région de Léningrad, où se sont passées les jeunes années de Boris Vildé, est devenue possible grâce à 30 ans de recherches et de collectes, d'archives, de sources littéraires, de souvenirs de résistants. L'exposition chronologique des évènements accompagnée par de nombreuses photos et documents, permet aux visiteurs de mieux comprendre la tragédie et le courage de ces premiers résistants dès le début de l'occupation allemande de la France en juin 1940.
Ce musée est dédié à la mémoire de Boris Vladimir Vildé, linguiste, ethnologue et scientifique devenu français. Né en 1908 à Saint-Pétersbourg, il a vécu une courte mais brillante existence, une vie exemplaire. Dès le début de l'occupation par les armées allemandes en 1940, Boris Vildé a organisé le premier réseau de résistance dans la France occupée. Le nom du journal clandestin «RESISTANCE», publié dès le 15 décembre 1940, est entré par la suite dans les manuels d'histoire comme un symbole de la Résistance française à l'occupant allemand.
Par ailleurs, sur l'initiative du général de Gaulle, de 1943 à 1945, les pilotes français de l’escadrille «Normandie-Niemen» ont combattu dans des opérations communes contre l'Allemagne nazie. Les documents, les livres, les lettres des vétérans de la guerre présentés dans le musée éclairent cette période de lutte commune.
Boris Vildé, héros national français d'origine russe, a été décoré à titre posthume de la Médaille de la Résistance par le Général de Gaulle. Son nom à été donné à une rue de sa commune de résidence à Fontenay-aux-Roses à côté de Paris. Dans le Musée de l'Homme où il travaillait, se trouvait une plaque mémoriale avec la citation de Charles de Gaulle : «Vildé, universitaire et chercheur de premier ordre, s'est consacré entièrement à la Résistance clandestine dès 1940. Arrêté par la Gestapo et condamné à mort, a donné au cours du procès devant le peloton d’exécution un magnifique exemple de courage et d’abnégation ». Dans sa dernière lettre avant la mort, Boris Vildé écrivait: «Qu’on rende justice à notre souvenir après la guerre». Le Musée de Yastrebino en Russie s'est créé avec l’enthousiasme des habitants qui ont eu connaissance de l'activité antifasciste de Boris Vildé. Il s'est aussi créé pour que l’on connaisse et se souvienne des héros et de notre Histoire.
Autres éléments contenus dans le musée : bibliothèque d'ouvrages en langue française et russe sur l'occupation de la France et la Résistance. Collection d'exemplaires de "L'affiche Rouge" en francais et en allemand. Exposition de journaux clandestins de 1939 à 1944 sous l'occupation allemande, dont beaucoup en édition originale. Correspondances en langue russe de Boris Vildé avec sa mère Marie Goloubeva pendant la période 1930 à 1932. Copies intégrales de quatre exemplaires du journal RESISTANCE dont deux originaux du numéro 2 publié le 30/12/1940. Collection du quotidien français l'Humanité des premiers jours de sa reparution à la Libération. Diverses correspondances de Boris Vildé avec les autorités estoniennes de Tartu. Diverses photos de Boris Vildé depuis son enfance à Yastrebino jusqu'à 1919.